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Restauration du site de Providence en coeur de Parc national

Le Parc en Action !

Depuis 2002, le Parc national mène une réflexion pour la restauration de la forêt indigène du site de Providence, dans le secteur de la Traversée à Petit-Bourg. Ces derniers mois, plusieurs actions majeures ont été entreprises sous l’impulsion d’une coordination renforcée de plusieurs partenaires.

Premier site expérimental de restauration écologique en forêt humide, le Parc fait de ce chantier hors normes, un laboratoire pour éprouver des techniques innovantes. C'est aussi un outil d’éducation à l’environnement et au développement durable puisqu’il accueille des jeunes en insertion du RSMA de la Guadeloupe et de l’Association Saint Jean Bosco, dans le cadre de journées de formation à l’éco-citoyenneté.

Ce projet de restauration bénéficie d’un financement du programme France relance, pour un budget total de 210 917€.

Situé en cœur de Parc national, sur une zone la plus riche et la mieux préservée des espaces naturels de la Guadeloupe, Providence a été déforesté durant les années 70 avant d’être aménagé en pépinière. Une remise en état du site s’avère nécessaire afin de redonner à ce site sa vocation naturelle, en limitant l’impact des activités humaines sur l'environnement.

Providence : un ancien espace de production, en plein cœur d’une zone protégée

Au cours du temps, Providence a connu de nombreux usages : d’abord pépinière de l’Office national des Forêts, il devient avec la fin du programme de plantation de mahogany (Swietenia macrophylla) au cours des années 80, une pépinière privée de plantes ornementales. Suite à la fermeture de l’entreprise au début des années 2000, le site a été abandonné en l’état avec une bâtisse et de nombre de déchets ferreux, plastiques et végétaux.

Devenu coeur de Parc national en 1989, Providence fait l'objet d'un projet de restauration depuis 2002. Les premières phases ont consisté à entreprendre des travaux de nettoyage, à la destruction de bâtis et à l’évacuation des déchets ensevelis sous la végétation.

Un laboratoire à ciel ouvert

Les spécificités du site - forêt hygrophile de forte densité, grande diversité d’espèces exotiques envahissantes, présence de déchets ensevelis, modification de la nature du sol, etc. - rendent difficile la mise en œuvre d’une restauration classique d’une forêt. De ce fait, l’expérimentation de différentes méthodes de gestion sur chaque zone homogène est privilégiée.

Le Parc souhaite faire de ce projet pilote un laboratoire pour expérimenter les techniques de restauration écologique et de reforestation de la forêt dense humide.

Lancé en 2021, le plan de gestion du site d’une superficie d’une dizaine d’hectares prévoit :

1- la réalisation d’un état initial à l’aide d’études spécialisées afin de prioriser les actions ;

2- l’extraction de tous les déchets limitant le développement de la biodiversité locale : 25 tonnes de déchets, 2 500m3 de remblais ;

3- la lutte contre les espèces exotiques envahissantes : 45 espèces exotiques envahissantes sur 7 000m² de terrain à évacuer ;

4- la renaturation par l’expérimentation de techniques à différents degrés d’intervention.

Un chantier école ouvert à de nombreux partenaires

Le Parc fait de ce chantier un outil de sensibilisation et de vulgarisation des nombreuses missions qu’il met en œuvre sur le territoire, au titre de la lutte contre les espèces exotiques envahissantes ou du maintien des corridors écologiques.

En juin 2022, une première action d’extraction de déchets a été menée en partenariat avec l’association St Jean Bosco de Gourbeyre. Un volume d’environ 10 m³ de déchets a été collecté et envoyé vers un centre de valorisation. Au-delà, ce sont 30 jeunes guadeloupéens en insertion qui ont pu découvrir des métiers liés à l’environnement, voir l’impact de l’anthropisation sur la biodiversité (EEE et déchets) et participer à une action au service de notre patrimoine naturel.

En février 2023, le PNG et le RSMA ont signé une convention permettant aux jeunes volontaires techniciens d’effectuer chaque mois leur journée d’écocitoyenneté en participant à la lutte contre les espèces exotiques envahissantes sur le site. Chaque mois, une équipe de 40 jeunes sera déployée sur le chantier pour découvrir in situ le métier de chargé d’entretien des espaces naturels. La 1e opération a eu lieu le 9 février dernier. Une seconde opération a lieu le 28 février.

D’autres partenariats sont en cours avec l’Office national des Forêts, le lycée agricole, etc. Plus largement, le Parc pourrait accueillir des jeunes en travaux d'intérêt général sur des opérations d’entretien et de restauration de milieux, comme alternative à l’incarcération des jeunes, en partenariat avec l’Administration pénitentiaire.

A propos des espèces exotiques envahissantes

Bien que parfois très jolies, les EEE peuvent porter atteinte à la biodiversité de façon considérable, en se développant de façon prépondérante. La rose de porcelaine (Etlingera elatior), le bambou (Bambusa vulgaris), le balisier orange (Heliconia psittacorum), l’Alpinia rouge (Alpinia purpurata) sont populaires de nos jardins.

Or, elles prennent la place des espèces locales et provoque une perte de biodiversité. Le maintien d’une forte diversité d’espèce est important, car il est le fondement de la résilience de nos écosystèmes. Ainsi, la richesse du patrimoine génétique permet une meilleure résistance aux maladies, les relations et interactions inter-espèces sont maintenues et les différents services écosystémiques des espèces sont conservés.

Compostez vos déchets verts dans votre jardin. Plusieurs techniques existent : en tas, sous une bâche ou dans un composteur. Plantez plutôt des espèces locales et si elles sont médicinales, c’est encore mieux !

Retour en images sur l'opération terrain menée sur le site de Providence avec les volontaires du RSMA de Guadeloupe.