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Lancement de la concertation pour la gestion des Îlets Pigeon

Depuis 35 ans, le Parc national est un acteur majeur de la protection du patrimoine naturel de la Guadeloupe, reconnue comme « point chaud de biodiversité ». L’évolution de la réglementation en 2009 a permis le classement des Îlets Pigeon en cœur de parc national, preuve de l’enjeu majeur qu’ils représentent pour l’archipel guadeloupéen. Préserver ces ressources exceptionnelles pour les générations futures tout en les partageant de manière durable est une mission prioritaire du Parc national de la Guadeloupe, qui lance une démarche ambitieuse de concertation avec l’ensemble des acteurs locaux. Cette initiative vise à sauvegarder ce patrimoine unique, où se mêlent des activités économiques et de loisirs nombreuses et variées. Une réunion publique d’information se tiendra le lundi 7 octobre à 17h dans la salle de délibérations de l’Hôtel de ville de Bouillante.

Un site emblématique sous pression
Les Îlets Pigeon sont un lieu emblématique du tourisme en Guadeloupe, attirant chaque année des milliers de visiteurs. De nombreux professionnels sont autorisés à y exercer différentes activités : plongée sous-marine, randonnée palmée, kayak, transport de passager, etc. C’est également un lieu où les professionnels pratiquent la pêche traditionnelle à la senne. Enfin, le littoral de Malendure accueille une forte activité de loisirs : restauration, vente de souvenirs, hébergements saisonniers, etc.

Les îlets Pigeon, un patrimoine naturel remarquable mais menacé
Depuis 2009, malgré un encadrement des usages et des efforts de gestion, l’état du récif corallien s’est considérablement dégradé. Les agents du PNG constatent des phénomènes de blanchissement massif et une perte progressive de la biodiversité.
Les principales causes de cette dégradation seraient liées aux changements globaux et aux pollutions issues du bassin versant, notamment les eaux usées, dont les effets sont accentués par l’impact des périodes à forte fréquentation touristique et le réchauffement climatique. 

Face à cette situation alarmante, le PNG, gestionnaire du site, lance une démarche ambitieuse de concertation avec les acteurs locaux. L’objectif est d’adapter les mesures de gestion des îlets Pigeon pour faire face à l’augmentation des diverses pressions subies par les écosystèmes. Cette concertation vise à définir des mesures de gestion permettant de concilier la préservation de la biodiversité et la durabilité des usages et des activités économiques sur le site.

Une concertation multi-acteurs pour un projet durable et partagé
Le Parc national entend ainsi poursuivre un travail de co-construction avec l’ensemble des acteurs pour la rédaction d’un document de gestion listant et encadrant des pratiques durables des activités en cœur de parc national.

Le processus de concertation repose sur 4 ateliers de travail organisés entre octobre 2024 et juillet 2025 et animés par un bureau d’études spécialisé. Ces ateliers porteront sur plusieurs points clés : le partage de l’état des lieux, l’amélioration des pratiques, la mise en place de modalités de suivi rigoureuses et la coordination des différentes activités présentes sur le site.

Afin que tous les intérêts en jeu soient représentés, un panel multi-acteurs a été constitué, associant opérateurs économiques et instances publiques. Les échanges seront animés par un consultant qui veillera à la neutralité des débats. Ils feront l’objet d’un compte rendu partagé à l’ensemble des participants. Les résultats ont vocation à être mis en application par le PNG.

Invitation lancement ReCorEA
Les Îlets Pigeon @TeBephotographs

Un peu de pédagogie

Les coraux sont de petits animaux, appelés polypes qui peuvent constituer des colonies. Ces polypes fabriquent un squelette commun qui pour certaines espèces deviennent les bases fondatrices d’un récif corallien.

Les récifs coralliens sont constitués d’une multitude d’espèces de coraux qui, ensemble, forment un écosystème, c’est-à-dire un milieu naturel très spécifique constitué de différents végétaux et animaux.

Les récifs coralliens comptent parmi les écosystèmes les plus importants et les plus complexes de la planète. Ils abritent des milliers d’espèces de poissons, mais aussi d’autres espèces animales, comme des crabes, étoiles de mer, coquillages, etc.

Ils servent de refuge (contre les prédateurs par exemple), de réserves alimentaires, de zones de reproduction et de nurseries pour une multitude d'espèces : de la plus petite algue à de nombreux poissons et invertébrés, mais aussi aux tortues de mer et aux requins. Ce sont les socles essentiels de la vie marine des tropiques.

Bien qu’ils couvrent à peine 0,2 % de la surface des océans, les récifs coralliens abritent 30 % de la biodiversité marine !

Les récifs coralliens assurent grâce à la pêche, la subsistance directe à 500 millions de personnes dans le monde et les récifs protègent les côtes plus efficacement que n’importe quelle construction humaine de la houle et des tsunamis.

Source : Institut océanographique de Monaco

A propos de ReCorEA
Lauréat de l’appel à projets ReCorEA (Résilience des récifs Coralliens et des Écosystèmes Associés dans les départements et collectivités d’Outre-mer), ce projet bénéficie du soutien financier de l’Office français de la Biodiversité en 2023. Par cet appel à projet, l’OFB marque sa volonté de réduire significativement l’impact des activités humaines sur les récifs coralliens, les herbiers marins et les mangroves. Soutenu par les ministères de la Transition écologique (MTE) et des Outre-mer (MOM) dans le cadre de l’Initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR), ReCorEA s’inscrit dans la déclinaison du plan national pour la protection des récifs coralliens. Les Outre-mer français abritent 10 % de l’ensemble des récifs coralliens mondiaux. Ces espaces naturels offrent de nombreuses fonctions : barrière naturelle qui limite le risque d’érosion côtière, réservoir de biodiversité ou encore de stockage de carbone. Leur préservation et leur restauration sont d’intérêt général, en particulier dans une optique d’adaptation au changement climatique.