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Lors de son appel à projet scientifique de 2021, le Parc national de la Guadeloupe, soutenu par France Relance a subventionné 7 projets sur des thématiques bien différentes : insectes, ophiures, mollusques, oiseaux etc. Découvrez ici les résultats de l'un de ces projets : le projet Entomo25 portant sur l'amélioration des connaissances sur les insectes dans neufs stations au sud du Parc national.

Aujourd’hui on connaît environ un million d’espèces d’insectes dans le monde mais les estimations portent le chiffre d’espèces existantes à 5,5 millions. En Guadeloupe c’est près de 3000 espèces que l’on peut retrouver. Les connaissances sur la biodiversité et en particulier sur les insectes sont en perpétuelle amélioration.

25 ans après on reprend les mêmes et on recommence

En 1997, C. Sautière a effectué des recherches sur les insectes sur neuf sites en sud Basse Terre. Quatre familles d’insectes ont été étudiées : les Sphingidae chez les lépidoptères macrohétérocères ; et les Scarabaeidae, les Cerambycidae, les Passalidae chez les coléoptères. Les résultats de ces recherches ont été publiés dans un article scientifique (Sautière 1999).

25 ans après cette étude, c’est N. Moulin qui prospecte a nouveau ces neuf stations dans une démarche d’amélioration des connaissances sur les insectes de l’archipel guadeloupéen. Ces stations situées dans le sud du Parc national de Guadeloupe ont été prospectées pendant la saison des pluies en novembre 2021 et et pendant la saison sèche en avril 2022.

Levée de draps, lampe et… Photos !

Comment étudier les insectes ? Ici afin de mener à bien les observations sur les insectes, les mêmes techniques qu’en 1997 ont été utilisées sur les stations. Ces captures sont effectuées grâce à des pièges lumineux constitués d’un drap blanc et d’une source de lumière artificielle. Ce type de pièges repose sur l’attraction des insectes nocturnes par la lumière. En effet, ce sont des animaux qui se servent de la lumière émanant de la Lune pour se diriger. Ils perçoivent alors la lumière générée par une lampe comme une « fausse Lune » qui leur sert de nouveau phare. Ainsi, la lumière artificielle permet d’attirer les insectes environnants. Quant au drap qui est disposé au sol et à la verticale, il fait office d’obstacle pour que les insectes s’arrêtent.

Une fois les insectes attirés et posés sur l’écran lumineux, c’est l’heure de mettre la lumière sur les espèces… Littéralement ! Il est temps de sortir appareils photo et notes pour observer, identifier et dénombrer les individus nocturnes qui sont venus.

Des insectes et des codes barres

Une des techniques utilisées pour déterminer l’espèce d’un individu observé au cours des 18 prospections est la technique du « barcoding ». C’est un outil qui caractérise génétiquement un individu à partir d’un fragment d’ADN. Dans notre cas, on prendra une patte de quelques insectes capturés pour que leur ADN soit étudié et qu’ils soient associés à un « code barre » et donc une espèce dans le BOLD (barcode of life database). Le BOLD est une plateforme web ou l’on peut stocker, analyser et publier des données de barcoding ADN.

Des découvertes

Suite à ces prospections, 1 332 individus répartis en 315 taxons d’insectes différents ont pu être identifiés et rattachés à un genre, une espèce ou au moins une famille d’insecte.

Richesse observée :

  • Coleoptera : 73
  • Dermaptera : 3
  • Hemiptera : 10
  • Hymenoptera : 23
  • Lepidoptera : 180
  • Mantodea : 1
  • Megaloptera : 1
  • Neuroptera : 2
  • Orthoptera : 19
  • Phasmida : 3

Plusieurs espèces que l’on ne trouve qu’aux Petites Antilles et d’autres espèces endémiques de la Guadeloupe ont pu être observées.

Un nouvel ordre d’insecte a été observé pour la première fois en Guadeloupe. En effet, un insecte appartenant à l’ordre des Mégaloptères, c’est-à-dire des insectes à très grandes ailes et à larve aquatique, a été découvert. Il s’agit de Chloronia antillensis.

Une espèce nouvelle a même été découverte : un papillon de nuit du genre Phaeosia en cours de description.

12 espèces déterminantes ZNIEFF (zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique) ont été identifiées. On retrouve par exemple Hyalurga vinosa et Synalamis toulgoeti mais aussi Dynastes hercules aussi appelé « Scieur de long ». C’est un des plus gros scarabées du monde et il est classé espèce protégée en Guadeloupe ce qui signifie qu’elle ne doit être ni détruite, ni mutilée, ni capturée, ni transportée et ni vendue.

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Couple de Dynastes hercules, à gauche le mâle et à droite la femelle
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Eumorpha guadelupensis
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Phrudocentra centrifugaria impunctata
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Thesprotiella insularis
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Pheia daphaena
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Eucereon rogersi

Les résultats de l’étude comparative entre 1997 (Sautiere 1999) et 2021-2022 feront l’objet d’un article scientifique en cours de rédaction. Il concernera principalement les familles des Scarabaeidae et des Sphingidae.

 

Etudes citées :

Moulin N. 2022. Amélioration des connaissances sur les insectes dans neuf stations au sud du Parc national de Guadeloupe. Rapport pour le compte du Parc national de Guadeloupe, 98 pages + annexes

SAUTIÈRE C. 1999. Insectes captures aux abords et dans les limites du Parc national de la Guadeloupe – Cerambycidae, Scarabaeidae, Sphingidae. Bulletin de l’Entomologie Tourangelle, 20 (1) : 13-24.

MOULIN N. 2022. First record of Chloronia antilliensis Flint, 1970, in Guadeloupe (Megaloptera, Corydalidae). Bulletin de la Société entomologique de France, 127 (3) : 293-296. https://doi.org/10.32475/bsef_2248

 

Retouvez tous les rapports des APS du Parc national : https://www.guadeloupe-parcnational.fr/fr/des-connaissances/les-missions-scientifiques/les-rapports-scientifiques/les-rapports-des-appels

frnace relance

Source URL: https://www2.guadeloupe-parcnational.fr/node/2473